Discours d’Edouard Philippe lors du Congrès de Marseille – 17 mai 2025


 

Discours d’Edouard Philippe

Congrès interrégional de Marseille

 17 mai 2025

Mes chers amis,

Marseille !

Marseille, « merveille des merveilles » comme le chantait Fernandel, le seul Français dont le Général de Gaulle reconnaissait qu’il l’emportait sur lui en termes de notoriété internationale.

Marseille, incarnation lumineuse d’une France ouverte sur le monde, rebelle depuis longtemps, toujours méfiante des sentiments que lui porte le pouvoir central et à qui nous devons pourtant notre hymne national !

Marseille, la ville de Raymonde Tillon, résistante communiste, déportée, députée et la ville de l’amiral Muselier, premier officier général à rejoindre la France libre et à qui l’on doit, entre autres, entre beaucoup d’autres, la Croix de Lorraine, la libération de Saint-Pierre-et-Miquelon et un petit-fils, mon cher Renaud, que je suis heureux de retrouver ici.

Je les cite tous les deux, la communiste et l’amiral, parce que je n’oublie pas que le Général de Gaulle, lorsque le combat pour la France s’est engagé, a appelé tous les Français qui le souhaitaient à le rejoindre et à se battre. Et quand la Résistance s’est étoffée et que la France libre s’est organisée, il n’a jamais fait le tri entre la droite et la gauche. Oh, il n’était pas communiste. Ça non. On le comprend. Enfin moi je le comprends. Et nous savons combien les communistes l’ont combattu ensuite, durement, violemment même. Mais le Général savait que lorsque le danger est existentiel, il faut parfois s’entendre avec ses adversaires pour combattre un ennemi commun. Et je n’oublie pas que c’est à Marseille, en novembre 1961, qu’il déclare : « Il n’y a qu’une querelle qui vaille : c’est la querelle de la France ».

Marseille, ville rebelle, ville frondeuse, mais ville dont nous ne voulons pas qu’elle devienne insoumise !

 

Marseille, ville que j’aime.

Parce que c’est la ville natale de ma mère.

Parce que le maire du Havre sait que Marseille est le premier port français. Par l’ancienneté. 2600 ans. A jamais le premier, si j’ose dire…

Vous savez qu’au Havre, le club de foot, qui est le premier club créé en France, est lui aussi, à jamais le premier. Bon, son palmarès n’égale pas, c’est vrai, celui de l’OM. Et même si l’OM a corrigé le HAC 3 à 1 la semaine dernière, je me réjouis que Marseille retrouve la ligue des champions la saison prochaine et je lui souhaite tous les succès !

La concurrence entre Marseille et Le Havre n’est pas qu’une affaire de foot. C’est d’abord une concurrence entre les deux principales villes portuaires de France. Et bien j’aime la concurrence. Elle est saine. Elle ne me fait pas peur. La concurrence, c’est vrai en matière portuaire comme en politique, est une excellente chose parce qu’elle vous oblige à être meilleur, plus concentré, plus attentif, plus imaginatif. La semaine dernière, j’ai passé deux jours à visiter le port de Marseille pour comprendre ses enjeux, ses projets, ses difficultés. Et bien je vais vous dire, le port de Marseille est impressionnant dans ses projets de développement ! Le Havre va devoir encore accélérer pour rester le premier port français pour le commerce extérieur !

J’aime Marseille comme un homme du Nord qui aime la Méditerranée et qui est toujours fasciné par les Marseillais, par leurs colères et leurs pudeurs, leur fierté et leur solidarité face à l’adversité, leur capacité à se diviser sur presque tout et à se rassembler sur l’essentiel. Leur façon, en somme, d’être magnifiquement et presqu’exagérément français.

Mesdames et Messieurs, si Edmond Rostand n’était pas né à Marseille, Cyrano de Bergerac n’aurait sans doute pas eu le même panache – parce que tout le monde sait que les Marseillais sont aussi sourcilleux en matière d’honneur que les cadets de Gascogne.

Mes amis, j’aime Marseille comme j’aime la France.

Mais, comme disait Cyrano de son épée :

« Il faut la remuer car elle s’engourdit…

  • Ce que c’est que de la laisser inoccupée !»

Et bien, notre France aussi, elle s’engourdit. A force de reculer, à force de se dérober, à force de s’oublier, à force de s’apitoyer au lieu de se battre pour affronter les vrais problèmes, elle s’abandonne. Et si nous sommes tous ici rassemblés à Marseille, c’est parce que nous voulons retrouver le fil de l’épée, celui de notre histoire française.

Dans l’éternel ressac de l’impuissance et de la puissance, la France d’aujourd’hui a reflué un peu trop loin du côté de l’impuissance. Peu de villes incarnent autant que Marseille la puissance et l’ouverture de notre pays sur la Méditerranée et sur le monde. Peu de villes incarnent, autant que Marseille, l’abîme qui peut séparer, en France, la réalité et la manière dont certains la présentent.

J’aime Marseille mais je refuse de fermer les yeux sur la violence qui gangrène certains quartiers de Marseille, comme elle gangrène la France.

Je refuse de fermer les yeux sur l’appauvrissement qui creuse des poches de détresse et parfois de séparatisme, à Marseille et ailleurs en France.

Malgré la rénovation de la Belle de Mai ou d’Euroméditerranée, le 3ème arrondissement de Marseille reste le plus pauvre de France métropolitaine. Et je n’ai jamais cru que la misère était moins pénible au soleil.

Je refuse de fermer les yeux sur l’essor du communautarisme. Oui, Marseille a toujours été une ville d’immigration, ville de diversité, de mélanges, de communautés. Mais elle ne peut pas et elle ne doit pas être ville de communautarisme ! L’immigration, ce n’est pas le communautarisme !

 

L’immigration, c’est le petit Albert Cohen qui fuit les pogroms de son île grecque et débarque à Marseille en 1900. Il a 5 ans. Il découvre que la France n’est pas parfaite. Que l’Affaire Dreyfus traduit un antisémitisme profond. Mais qu’il y a l’école. Et, à l’école, il devient français et il rencontre Marcel Pagnol et ensemble, au lycée Thiers, ils deviennent frères dans l’amour de la langue française et de la méritocratie républicaine.

L’immigration, c’est le jeune Missak Manouchian qui débarque à Marseille, en 1924, avec bien d’autres rescapés du génocide arménien, et qui donnera sa vie pour libérer la France, en 1944, parce qu’elle était devenue son « pays de préférence ».

L’immigration, ce sont des milliers et des milliers de gens qui sont devenus français, aussi français que moi, en donnant d’eux-mêmes, en donnant de leur travail, de leurs efforts, de leur amitié à la France et aux Français. Ce n’est pas le communautarisme.

 

Et pourtant, aujourd’hui, la France a un problème avec le communautarisme.

La France a un problème avec ceux qui viennent en France et ne respectent pas la loi.

La France a un problème avec ceux qui, pour revendiquer leur attachement à leur communauté, se délient de leur attachement à la Nation.

La France a un problème avec le communautarisme. Et ce que je veux, c’est que demain, ce soit le communautarisme qui ait un problème avec la France !

Parce que la France n’acceptera jamais d’être réduite à une addition de communautés.

Parce que la France n’a pas pour projet de cantonner chacun à une communauté et de le regarder en tant qu’il est membre d’une communauté.

La France ne connait qu’une communauté, la communauté nationale. La France et la République veulent que chaque individu s’épanouisse, libre, égal en droit à tous les autres. La République ne trie pas entre ses enfants selon leur couleur de peau, selon le lieu de naissance de leurs parents, selon la langue que parlaient leurs parents ou qu’ils parlent encore eux-mêmes. La République ne doit trier qu’en fonction du mérite et de la loi :  d’un côté ceux qui la respectent et de l’autre ceux qui ne la respectent pas.

A Lille, la ville natale du général de Gaulle, j’avais parlé d’une cause majeure de l’affaiblissement de la France, l’impuissance publique, en vous invitant à ce qu’ensemble, nous restaurions l’efficacité de l’Etat et la légitimité de ses gouvernants.

Aujourd’hui, à Marseille, je veux vous parler d’un autre sentiment qui abîme notre démocratie, corrode notre contrat social et nourrit le populisme comme aucun autre.

Je veux vous parler de l’acide le plus puissant pour dissoudre une Nation, du moteur le plus efficace pour monter les Français les uns contre les autres et contre leurs institutions, et donc d’un des dangers les plus menaçants qui nous guette.

Dans cette ville où Edmond Dantès a été condamné alors qu’il était innocent, je veux vous parler d’injustice.

De l’injustice vécue par celui qui travaille dur pour gagner le SMIC, et qui ne comprend pas pourquoi son voisin, sans réellement travailler, gagne à peu près autant que lui. De l’injustice vécue par celle qui travaille dur, et qui voit son patron gagner cent fois plus qu’elle.

Comment prétendre que le travail est une valeur lorsque les rémunérations paraissent totalement déconnectées de la réalité ou de l’utilité du travail ?

Comment accepter l’injustice crasse qui s’abat sur l’élève qui a très bien travaillé à l’école mais qui renonce à certaines universités parce que se loger dans certaines villes est devenu impossible pour beaucoup ?

Comment ne pas être effrayé par l’injustice que ressentent des milliers d’étudiants, et leurs parents, à qui on a fait miroiter une place dans l’ascenseur social au prix d’études supérieures dans des formations qui ne débouchent sur rien ?

Et l’injustice explosive que ressentent tous ceux qui ne trouvent pas de stage et ne sont pas rappelés quand ils ont envoyé leur CV, parce qu’ils ont un nom ou un prénom qui ne sonne pas français ?

Les discriminations que subissent nos concitoyens sont une insulte à notre République, une injustice criante, une salissure inacceptable.

Comment ne pas devenir fou devant l’injustice vécue par cet homme de 95 ans qui doit payer la facture de 17 000 euros laissée par les squatteurs de son logement !

Comment ne pas partager la colère que ressentent les habitants de tant de quartiers quand ils voient qu’un dealer peut être condamné une fois, deux fois, dix fois pour de petits délits qui leur pourrissent la vie sans jamais mettre un pied en prison ?

Ces injustices ont de quoi nous rendre malades. Elles alimentent la rancœur, la colère, l’extrémisme de droite ou de gauche.

Rien ne sera fait de grand et de sérieux dans notre pays, si nous ne remettons pas la justice au cœur de notre action.

La justice, c’est à la fois une valeur et une institution.

Et le moins qu’on puisse dire c’est que l’institution va mal.

 

Pour remettre de la justice dans ce pays, il faut d’abord et avant tout transformer l’institution judiciaire. Parce que la justice est la première politique régalienne de l’Etat. Elle est même, à mes yeux, la première fonction de l’Etat.

Sans une justice efficace, pas d’ordre, pas de confiance, pas de lien social. Or notre justice s’écroule. Je le dis calmement, parce que je suis un homme de colères froides plutôt que d’explosions brutales. Notre justice ne sait plus juger vite. On se demande parfois si elle sait encore juger bien. Elle ne sait plus être comprise. Elle ne sait plus faire face à la violence de notre société.

Car oui notre pays est devenu violent. L’un des plus violents d’Europe. Chaque jour, nous déplorons en moyenne 3 meurtres ou assassinats, 600 cambriolages, plus de 23 vols avec armes, près de 700 vols dans les véhicules et plus de 1110 escroqueries.

Entre 2016 et 2024, le nombre de victimes d’homicides a augmenté de 20%. Nous détenons le record de l’UE pour le nombre d’homicides par an. Trois fois plus que l’Italie, qui est soi-disant le pays de la mafia.

Alors qu’on ne me parle pas d’un « sentiment » d’insécurité.

 

L’insécurité n’est pas un sentiment, c’est une réalité, quotidienne, parfois asphyxiante. Pas partout, évidemment. Les Marseillais savent que les violences se concentrent souvent dans certains quartiers, autour du trafic de drogue. Ils savent aussi que ces violences peuvent à tout moment exploser n’importe où.

La vérité c’est que le narcotrafic est devenu une menace pour l’Etat et pour la société. Sur toute l’Europe, et en France tout autant qu’ailleurs, une vague de produits stupéfiants se déverse en empruntant les chemins de la mondialisation. Ici à Marseille, chez moi au Havre, nous voyons ce qu’entraine le narcotrafic : les masses considérables d’argent sale, les menaces, les violences, la corruption, la ruine de vies individuelles, la corrosion du tissu social. Face à cela, et c’est heureux, l’Etat et la Justice ne restent pas inactifs : des moyens sont déployés dans les ports et les aéroports, une nouvelle organisation judiciaire va être mise en œuvre avec la création du parquet national spécialisé dans la lutte contre les trafics.

Je salue les initiatives prises par les ministres Retailleau et Darmanin en la matière. Je salue le combat courageux des policiers, des gendarmes, des douaniers, de tous ceux qui n’acceptent pas cette gangrène. Mais l’issue du combat est encore incertaine. Et comment imaginer remporter la victoire avec les instruments qui sont les nôtres ?

Je vois, en matière de violence, poindre et se répandre une forme de renoncement, de lâcheté intellectuelle, de désinvolture coupable consistant à considérer que la société est plus violente et voilà. Qu’on ne peut rien y faire. Que ce serait l’époque qui voudrait ça.

Ce n’est pas acceptable !

Et nous ne devons pas l’accepter !

 

Nous ne devons pas accepter l’idée qu’il serait normal que près de 80% des commerçants déclarent avoir subi un vol à l’étalage l’année dernière. Nous ne pouvons pas accepter que ces vols restent, pour l’immense majorité d’entre eux, impunis.

Nous ne devons pas accepter que des gamins tabassent des pères de famille, pour une cigarette ou un mauvais regard ; que des individus forcent des barrages, au péril de celles et ceux qui servent l’Etat ; que des vieillards ou des enfants soient attaqués en raison de leur religion ; que des enfants soient victimes de balles perdues ; que des drames épouvantables nous endeuillent collectivement à Crépol, à Paris, à Châteauroux ou à La Grand-Combe.

Quand les Françaises et les Français voient ça, ils se disent que notre société subit une forme d’ensauvagement.

Et ils ont malheureusement raison.

Oui, les détenteurs de l’autorité sont devenus des cibles privilégiées et récurrentes d’attaques qui les visent parce qu’ils sont des symboles de notre République. C’est le cas des professeurs, des élus, des forces de sécurité. Il y a quelques semaines, nos prisons ont été attaquées, de façon coordonnée, deux soirs de suite, deux soirs de suite ! pour affaiblir l’autorité de l’Etat et de la justice. Nos agents pénitentiaires sont la cible de menaces et d’agressions qui visent à instiller un climat de terreur en intimidant et en dissuadant les Français qui voudraient se tourner vers les métiers de la sécurité.

Oui, la petite et la moyenne délinquances explosent et elles sont de plus en plus causée par des jeunes, voire de très jeunes délinquants : en 2024, les mineurs de 13 à 17 ans étaient responsables de 35% des vols violents sans arme.

Disons-le, parce que les Français enragent qu’on se refuse à nommer les choses : une partie de la violence qui s’exprime dans notre société est liée à l’immigration.

Les faits sont là : En 2023, près de 17% des condamnations pour des délits ou pour des crimes concernaient des étrangers, alors qu’ils représentent 8% de la population. En 2023, 52% des mis en cause, partout en France, pour vols ou violences dans les transports en commun étaient étrangers.

Un étranger, lorsqu’il est accueilli en France, doit être irréprochable avec les Françaises et les Français, irréprochable envers la France. Sinon, il doit être reconduit dans son pays. Je ne vois pas au nom de quoi il pourrait en aller autrement. Il ne me viendrait pas à l’idée d’imaginer un droit plus sévère pour les étrangers parce qu’ils sont étrangers. Mais je ne vois pas en vertu de quoi des étrangers, qui sont accueillis par la France, auraient un droit à rester sur notre territoire dès lors qu’ils sont condamnés pour des crimes et délits. En 2003, la fameuse double peine a été supprimée. Eh bien, c’était une erreur. Aucun étranger n’a un droit au séjour sur le territoire national dès lors qu’il a commis un crime ou un délit. Cela me paraît relever du bon sens.

Et face à cela, notre justice n’est pas à la hauteur.

Elle est à la fois lente et hypocrite.

 

Quand je dis lente, je devrais dire interminable de lenteur.

Depuis quelques jours on juge les auteurs du cambriolage de la star américaine Kim Kardashian. Le monde entier en a parlé. Les suspects ont été arrêtés quatre mois après les faits. La police a fait son job. Le procès, lui, intervient 8 ans après les faits. 8 ans ! L’un des accusés est mort, un autre souffre d’Alzheimer… Nous nous couvrons de ridicule aux yeux du monde.

En matière criminelle, le délai moyen entre l’infraction et le jugement est de 35 mois, presque trois ans, avec encore 18 mois supplémentaire si vous ajoutez le délai d’appel !

Ces délais totalement déraisonnables, ce sont pour des milliers de Français et de Françaises des drames humains, des tragédies qui se perpétuent à bas bruit, des deuils ou des réparations qui ne se font pas, des vies qui ne guérissent pas.

Et il n’y a pas qu’en matière pénale que notre justice est lente.

Le constat est identique en matière civile, celle qui touche au quotidien de la vie privée ou professionnelle des Français. On en parle peu mais ses délais accroissent le sentiment que la justice n’est pas rendue dans notre pays. Elle est, dans ce domaine, trois fois plus lente que nos voisins européens. C’est insupportable. Et nous mesurons tous ce qui se passe quand le différend commercial n’est pas tranché, quand les relations entre voisins ou les tensions familiales s’enveniment : on place nos concitoyens dans une situation de précarité, de désordre et parfois de brutalité. On les livre à l’injustice.

 

Notre justice est lente parce qu’elle se perd dans la masse et dans le détail.

Ce n’est pas tant la faute des juges français que celle du législateur français et européen, de plus en plus bavards, qui créent chaque année de nouvelles infractions, de nouvelles règles, de nouvelles possibilités de saisir le juge pour faire valoir un droit.

C’est la faute des Cours suprêmes européennes qui créent le droit au lieu d’appliquer les textes, avec des normes qui se multiplient et se chevauchent.

 

C’est la faute d’une procédure qui est devenue folle en matière administrative, civile, pénale.

Et je voudrais insister sur un point.

Je vois déjà ceux qui, ayant écouté ce discours, ou pire, ne l’ayant pas écouté, vont expliquer que je critique la justice parce que je ne l’aimerais pas, parce que je serais animé par une méfiance innée, ou acquise, à l’égard des juges. Entre les politiques et les magistrats, les relations sont toujours empreintes d’une certaine forme de paranoïa.

Mais je veux dire qu’il n’en est rien.

J’ai commencé ma vie professionnelle en étant membre du conseil d’Etat. J’ai aimé contribuer au fonctionnement de l’Etat de droit. Les juges sont un des piliers de notre Etat de droit, et j’ai toujours estimé qu’il fallait les respecter et les défendre à ce titre. Nous sommes à Marseille, la ville du juge Michel, assassiné lâchement parce qu’il était juge et qu’il servait la France.

 

Quand la justice se tient aux côtés des Français, les Français sont unis, solidaires, dignes. Ils ne se replient pas dans les solutions de facilité et de haine. Nous l’avons vu lors des attentats qui ont déchiré et meurtri le pays à plusieurs reprises. Nos juges ont poursuivi, condamné, réparé ce qui pouvait l’être. Ils ont été à la hauteur. Et les Français leur en sont profondément reconnaissants.

Nous l’avons vu au moment du procès des violeurs de Gisèle Pélicot : quand un juge incarne sa fonction, explique, apaise, et enfin décide, en punissant de façon juste, les polémiques cèdent.

 

Je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut défendre les juges. Ou plus exactement, qu’il ne faut pas les critiquer ou les attaquer quand c’est la loi qui est en cause.

Lorsqu’au début des années 2000, des magistrats ont condamné le président d’un grand parti politique que j’ai eu l’honneur de servir à une peine d’inéligibilité, j’ai trouvé la loi dure, j’ai trouvé le jugement sévère, mais c’était la loi et je n’ai pas critiqué le jugement.

Lorsqu’il y a quelques mois, un tribunal a condamné mon ami Hubert Falco à une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire, j’ai trouvé la loi dure (je ne l’avais d’ailleurs pas votée, cette loi, en 2016), j’ai trouvé le jugement incroyablement sévère, j’ai trouvé que démettre de ses fonctions en quelques minutes un maire exceptionnel, qui a merveilleusement transformé Toulon, qui avait été élu et réélu par le peuple, sans qu’il puisse faire appel, était d’une très grande sévérité. Mais c’était la loi. Et je n’ai pas critiqué le jugement.

Il ne m’a pas échappé que, récemment, une députée, par ailleurs présidente d’un groupe à l’Assemblée nationale, avait fait l’objet d’une condamnation, en première instance, pour des faits graves. Une peine d’inéligibilité a été prononcée, assortie une fois encore d’une mesure d’exécution provisoire. Il ne m’a pas échappé non plus que ceux-là même qui n’avaient pas de mots assez durs contre Alain Juppé et Hubert Falco ont subitement trouvé que l’inéligibilité était trop sévère. Ils voulaient, pour les autres, une inéligibilité « à vie ». Et maintenant ils disent que l’inéligibilité est une peine politique ! Comme disait Cyrano : « Voilà ce qui s’appelle un sentiment soudain ! »

La loi est la loi. Si elle est mal faite, il faut la changer mais pas critiquer les juges lorsqu’ils l’appliquent.

Et ce n’est pas tout.

 

Car en plus d’être lente, notre justice est devenue hypocrite.

Comme nous n’arrivons pas à construire suffisamment de places de prisons et comme nous savons qu’être détenu dans des conditions indignes alimente la récidive, les juges prononcent des peines toujours plus sévères mais de moins en moins exécutées.

Le résultat est un grand mensonge collectif comme nous les aimons en France : près de 40% des condamnés fermes ne vont jamais en prison et le taux de récidive des criminels augmente continument depuis 20 ans. La France, qui a pourtant une criminalité record en Europe, présente un taux d’incarcération inférieur à la moyenne européenne.

Nous sommes devenus le pays de la sanction incertaine et de la peine virtuelle. Donc de l’impunité.

On dira que c’est une question de moyens. Ce n’est pas faux. Les moyens de la justice demeurent insuffisants par rapport à la moyenne européenne. Mais c’est de moins en moins vrai : en tant que Premier ministre, j’ai entamé avec Nicole Belloubet le redressement de notre justice avec plus de 4000 emplois créés entre 2018 et 2020 et une hausse budgétaire de 4% par an sur cette période. Tous mes successeurs et leurs ministres de la Justice ont poursuivi cette hausse. Ils l’ont même amplifiée. Ils ont eu mille fois raison.

 

Bien sûr, il faut mettre des moyens.

Bien sûr il faut construire des places de prison adaptées aux différents profils de détenus pour lutter contre la surpopulation carcérale.

Il faut continuer à recruter des magistrats, des agents pour les greffes, des personnels pénitentiaires. Alors que nous avons accéléré les recrutements de magistrats, je suis bien placé au Havre pour voir qu’un bon nombre de tribunaux fonctionnent avec des effectifs réels qui ne correspondent pas à leur effectif théorique.

Il faut moderniser, et c’est urgent, les systèmes d’information des tribunaux, et toute la gestion des juridictions qui est souvent bricolée par des chefs de juridiction qui devraient avoir autre chose à faire.

Mais les moyens ne suffiront pas.

Il faut repenser notre institution judiciaire. De fond en comble.

 

Si nous voulons restaurer l’efficacité et la crédibilité de la justice pénale, il faut que la sanction redevienne certaine, lisible et rapide.

Si je devais le dire simplement, je dirais qu’en France, nous avons eu tendance à condamner trop tard et trop longtemps. Trop tard parce que, pour cause de minorité ou de surpopulation carcérale, nous essayons d’épargner la prison aux primo-condamnés et même aux récidivistes pour des infractions qui ne paraissent pas trop graves. Et trop longtemps parce qu’évidemment, quand la totalité de leur œuvre finit par être reconnue, les condamnés prennent des peines longues.

Il nous faut faire l’inverse. Exactement l’inverse : condamner tôt et à des peines courtes. Les juges ont raison de penser que l’enfermement dans des conditions indignes et pour des durées trop longues favorise la récidive… Mais ils ont tort d’oublier que la première infraction mérite une sanction exemplaire et que la prison garde un effet dissuasif certain.

C’est ce que font avec succès les Pays-Bas et d’autres Etats européens. Je défends une stratégie d’enfermement immédiat des délinquants, y compris pour des peines très brèves, dès la première infraction, dans des établissements pour courtes peines.

Courtes peines pour les petites infractions, mais aussi peines planchers pour les infractions les plus graves. Je sais que les magistrats n’en raffolent pas et qu’ils considèrent ces peines comme une atteinte à leur indépendance. Mais il est indispensable que la peine soit connue et certaine, pas seulement pour dissuader le délinquant mais pour qu’il soit clair auprès des victimes et de la société dans son ensemble que la peine prononcée sera au minium celle exigée par la loi.

Notre groupe à l’Assemblée nationale a déposé plusieurs textes s’inspirant de ces principes. Celui sur les courtes peines a été adopté. Celui sur les peines planchers ne l’a pas été. Mais nous ne dévierons pas et je veux remercier ici Loïc Kervran et Naïma Moutchou qui se sont engagés avec beaucoup de cran et d’intelligence sur ces sujets.

 

Pour lutter contre le sentiment d’impunité, il nous faut également garantir que ce qu’un juge a décidé ne sera pas défait par un autre juge qui diminuerait la peine en raison de considérations qui n’ont rien à voir avec le jugement mais bien plus avec l’administration de la justice. Ce juge d’application des peines, exception française, ne me parait plus avoir de raison d’être.

S’il est un principe qui garantit le fonctionnement sain de la justice, c’est que la peine prononcée soit celle qui est effectivement exécutée. Il faut, en tout cas, que ce soit le même juge ou l’administration pénitentiaire qui se prononce sur la réduction de peine, en regardant si le condamné a payé sa victime, s’il s’est amendé en prison, s’il est prêt à se réinsérer en respectant les victimes et la loi.

Les juges sont attachés à leur indépendance. Ils ont raison. Cette indépendance est une condition du bon fonctionnement de l’institution judiciaire. Elle doit être défendue, comme l’Etat de droit.

S’agissant des magistrats du parquet, ils doivent être indépendants et protégés de toute pression lorsqu’ils prennent des mesures privatives de liberté, proposent une transaction ou quand le gouvernement peut – c’est exceptionnel – se trouver dans une situation de conflit d’intérêt.

Mais le parquet n’a pas à être indépendant quand il requiert au nom de la société. Si le gouvernement veut mettre le paquet sur la répression du narcotrafic, sur les violences faites aux femmes, sur les incivilités, il faut dire et redire qu’il est légitime à le faire.

Donc, je le dis haut et fort, je ne serai pas celui qui coupe le lien entre le Parquet et le Gouvernement. Le parquet doit être le bras armé du gouvernement quand il s’agit d’appliquer une politique pénale car cette politique pénale, c’est bien le gouvernement qui en est responsable devant le Parlement et à la fin devant les Français.

Je suis, dans le même ordre d’idée, frappé par la méconnaissance et la défiance qu’expriment certains magistrats envers tout ce qui est étranger au monde judiciaire : le monde économique, le monde politique, le monde administratif…

Il existe bien des pays où il n’est possible de devenir magistrat qu’après avoir exercé, pendant un temps, le métier d’avocat ou de juriste et il ne me semble pas que la justice y soit moins bien rendue qu’en France. Nous devons poser la question de la formation et de la sélection des magistrats.

L’essentiel des magistrats est issu de l’Ecole Nationale de la Magistrature. Est ce qu’elle fonctionne bien ? Pas seulement comme une école qui forme à la technique du droit. Mais comme une école qui ouvre le futur magistrat à la réalité de l’action publique, à la connaissance de la société dans son ensemble, à la nécessité du discernement, aux impératifs d’impartialité au moins autant qu’aux revendications d’indépendance.

J’insiste sur l’impartialité.

Est-il normal que le syndicat de la magistrature se positionne aussi clairement dans un camp politique ? L’indépendance de la justice n’est ni un privilège ni un droit permettant aux magistrats d’imposer une vision de la société ou des convictions qui n’ont pas à interférer dans le fonctionnement de l’institution. L’indépendance de la justice est un devoir, une discipline. Au moins autant que défendre leur indépendance, qui est une question statutaire, les magistrats doivent s’astreindre à l’impartialité, qui est une question de caractère, plus importante encore à mes yeux.

Enfin, si nous voulons recréer de la confiance, cette justice plus rapide et plus ferme doit être organisée à proximité des citoyens, dès la première instance. Ce qui implique de repenser toute la chaine pénale, très en amont et très en aval.

Bien souvent, nous pensons que la garantie de la bonne justice réside dans la capacité, pour chacun, de faire appel puis, le cas échéant, d’aller jusqu’à la cassation. Je n’en crois rien. Cette justice-là est bien souvent la justice des gens les plus patients et les plus riches, qui peuvent utiliser tous les instruments et supporter toutes les charges de très longues procédures. Non, la bonne justice, la plus démocratique, c’est celle de la première instance, qui doit se donner les moyens d’être collégiale, rapide et compréhensible.

Dans le même esprit, je crois qu’on gagnerait, au civil comme au pénal, à recréer les juges de paix que nous avons supprimés en 1959. Les élus ne sont pas toujours les mieux placés pour trancher les conflits entre particuliers, même s’ils le font souvent comme médiateurs. En revanche, je crois qu’il serait très utile qu’on donne aux maires, qui sont déjà officiers de police judiciaire, des moyens accrus, y compris le droit de prononcer des amendes et de proposer des peines de réparation, pour lutter, dans leur ville, contre les infractions du quotidien qui pourrissent la vie de leurs administrés.

Si l’on veut traiter rapidement et efficacement chaque infraction, en restaurant une autorité de proximité, il n’y a pas d’autre solution : remettre des juges sur le terrain et donner aux maires plus de pouvoirs de sanction, y compris en matière pénale.

Vous le voyez, mes amis, la transformation que je proposerai sera massive : réforme de la procédure pénale, pour la simplifier, réforme du recrutement et de la formation des juges, renforcement de leur responsabilité aussi, réforme de l’organisation territoriale de la justice, en recréant des juges de proximité, réforme de la justice civile, utilisation de l’intelligence artificielle et des possibilités de comparaitre en téléprocédure…

L’objectif est clair : raccourcir massivement les délais en première instance puisque c’est la difficulté d’obtenir une réponse rapide et solide qui décourage le plus les victimes et qui met le plus en colère les Français.

Je le disais tout à l’heure, la justice est une valeur et une institution.

Mais on ne peut réduire le débat sur la justice à une discussion technique. Derrière les critiques de la justice, c’est parfois notre Etat de droit qui est attaqué.

 

L’Etat de droit, c’est cette idée simple, magnifique et pourtant récente qui veut que l’Etat soit soumis au droit et tenu de respecter la hiérarchie des normes, qu’il soit un instrument non pas au service de la volonté du plus fort mais des citoyens qui définissent librement les règles que chacun doit respecter. Cet Etat de droit doit être préservé, n’en déplaise à ceux qui en font le bouc émissaire commode de leur impuissance. Mais l’Etat de droit, c’est encore l’Etat. Et ce n’est pas l’Etat mou, ou l’Etat complexé. Etre Républicain, au sens noble du terme, pas au sens partisan, c’est défendre l’Etat de droit, combattre ceux qui veulent s’asseoir dessus, et ils sont nombreux !

Croyez-moi, les Français ne sont pas dupes de ceux qui font du trumpisme aux petits pieds en rêvant de ressusciter le bagne du comte de Monte Cristo à Saint-Pierre-et-Miquelon. Les Français veulent du sérieux et des actes, pas du n’importe quoi populiste qui commence en farce et se termine en tragédie.

Alors soyons sérieux ! Refondons la justice, remettons de la justice dans ce pays. Vraiment, partout, pour tous. Ils seront nombreux, en 2027, à vous promettre la « justice sociale », la « justice fiscale », ce qui, en France, signifie, le plus souvent, « raser gratis » avec l’argent des Français. Tous les politiques ont ce mot de « justice sociale » à la bouche au moment des élections, alors que la fracture sociale n’a jamais été aussi béante.

Au nom de la justice sociale, nous avons eu plus de fonctionnaires,  plus d’impôts, plus de dépenses et plus de dettes. Au nom de la justice sociale nous avons eu le clientélisme et le communautarisme que Marseille et d’autres villes connaissent trop bien. En quoi dépenser des milliards en APL ou en emplois aidés a-t-il contribué à la justice sociale ? En quoi subventionner à coup de milliards l’achat d’électricité ou de jeux vidéo a-t-il amélioré la justice sociale dans ce pays ? Je ne crois pas que la justice s’achète. Les Français en ont assez que la « justice sociale » soit finalement toujours « la justice pour les autres ».

La « justice sociale », ce n’est pas tout recevoir sans jamais rien donner. Ni réclamer toujours plus de droits en oubliant nos devoirs. Ni ruiner l’Etat et abîmer la planète pour que nos enfants paient la facture.

Le Général de Gaulle a eu ces mots que je trouve savoureux : « La justice sociale se fonde sur l’espoir, sur l’exaltation d’un pays, non sur les pantoufles. » N’attendons pas que la justice tombe du ciel. La justice n’est ni un acquis, ni un droit. C’est un combat ! Un effort perpétuellement recommencé. Si la France veut encore compter demain, si nous voulons construire cette société juste, alors oublions les pantoufles !

Et reconstruire notre modèle social. Entièrement.

Notre fameux modèle social est percuté par une crise démographique profonde, avec le vieillissement d’un côté et la dénatalité de l’autre. La conséquence, c’est que notre bon vieux modèle social est devenu une machine à produire de l’injustice entre les générations, au détriment des jeunes.

Nous ne rassemblerons pas les Français en dressant une génération contre une autre. Accuser les retraités ou vilipender la jeunesse n’a aucun sens. Mais tout de même, la situation de notre jeunesse devrait nous indigner. Il n’est pas juste que les jeunes de ce pays remboursent une dette qui paye les retraites de leurs parents et de leurs grands-parents. Il n’est pas juste qu’ils n’arrivent pas à se loger à proximité de leur travail.

Il n’est pas juste d’accepter qu’à moins d’hériter tôt, alors que nous héritons de plus en plus tard, une grande partie des jeunes ne pourra pas devenir propriétaire de son logement après une vie de travail. Il n’est pas juste que les jeunes hésitent à faire un premier, un deuxième ou un troisième enfant car ils n’ont plus assez confiance en leur avenir et en celui de la France.

Je comprends le sentiment d’injustice des actifs qui ont de 20 à 45 ans, quand ils constatent qu’ils ne vivent pas aussi bien que leurs parents et qu’il n’est pas certain qu’ils vivront mieux plus tard, surtout quand la planète se transforme à vitesse Grand V.

Voilà pourquoi nous devons refonder ce modèle social. C’est une tâche gigantesque qui nous attend !

Refonder notre modèle social pour qu’il protège les plus fragiles tout en améliorant la vie des travailleurs. Je vais le dire autrement. Les Français aspirent à gagner plus et, pour cela, il va falloir travailler plus. J’assume de reprendre cette belle promesse de Nicolas Sarkozy. Travailler plus, c’est-à-dire plus nombreux, plus longtemps et mieux !

Je n’ai jamais considéré que le travail était une valeur. Quelle valeur, d’ailleurs ? Mais je sais que le travail peut avoir un sens et, quand c’est le cas, être une grande source d’épanouissement. Apprendre, transmettre un savoir-faire, exceller, participer à un effort collectif, gagner sa vie pour en faire quelque chose : tout cela a du sens. Dans une société qui en manque souvent cruellement.

Mes amis, cette ambition de justice retrouvée et de contrat social restauré conditionne notre refondation collective. Pour que chaque Français trouve sa juste place dans le projet national. Pour que chaque Français sache qu’il compte et qu’il a un rôle actif à jouer afin de construire la France de demain.

Alors, j’entends ceux qui se demandent si mon programme sera un vrai programme de droite. S’il sera assez populaire. D’autres qui ont la nostalgie d’un « en même temps » un peu idéalisé.

 

J’entends parler de « tickets » écrits d’avance, de sondages dont on sait ce qu’ils valent, de combinaisons savantes imaginées par des commentateurs qui oublient qu’on ne gagne jamais une élection présidentielle sur des calculs politiciens mais sur un élan, un projet et une vision pour le pays.

 

Tout cela me laisse assez indifférent. Je ne serai pas prisonnier du jeu des partis, des étiquettes et des postures. Nous sommes qui nous sommes. Je suis qui je suis. Etudiant, j’ai admiré Michel Rocard. Adulte, j’ai contribué à la création du parti d’Alain Juppé qui rassemblait la droite et le centre et qui a porté Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République. Et j’en suis fier.

 

J’ai servi le Président de la République à un moment où réformer la France n’était pas un vain mot et j’en suis fier. J’ai créé mon propre parti avec vous, attaché à l’ordre, à la liberté, au travail, à la justice, et j’en suis fier. J’ai servi l’Etat, je suis maire d’une belle et grande ville française et je suis président d’un parti politique qui veut prendre le pouvoir par les urnes.

 

Je veux être Président de la République pour restaurer la puissance de l’Etat, pour remettre de la justice dans notre société, pour rendre notre pays plus fort et plus prospère et pour redonner à l’ensemble de nos concitoyens le goût de la liberté. Est-ce que c’est assez de droite, assez populaire ? Je ne suis pas là pour défendre la pureté de la droite française, je suis là pour défendre la France, je suis là pour défendre les Françaises et les Français !

 

Alors à tous ceux qui nous demandent si nous sommes assez de droite, assez populaires, assez « en même temps », je retourne la question : êtes-vous prêts à travailler avec nous pour construire un grand projet d’ordre dans la rue et dans les comptes, de justice par le travail et le mérite, de prospérité par l’innovation et la jeunesse, de citoyenneté exigeante et de puissance nationale ?

 

Etes-vous prêts à mettre vos idées et vos valeurs au service d’une nouvelle ambition française ?

 

Etes-vous prêts à construire avec nous la grande force politique, le Bloc Républicain et Démocrate, qui respectera les identités de chacun mais se rassemblera sur l’essentiel ?

 

Etes-vous prêts à travailler avec nous pour préparer les municipales, pour qu’unis nous puissions gagner, dans des villes à conquérir, plutôt que perdre désunis dans des villes dont les maires sont pourtant proches de nous ? Et pourquoi pas commencer ici, à Marseille, chère Martine ! Et à Arles, cher Patrick ! Et à Nice, mon cher Christian pour que perdure le formidable travail que tu as engagé et qui impressionne tous ceux qui aiment Nice !

 

Je vous parlais du général de Gaulle qui avait dit, à Marseille, en 1961, que la seule querelle qui vaille était celle de la France. La question ne sera jamais de savoir si nous sommes assez à droite, trop de gauche, pas assez au centre, si nous pensons le dépassement ou l’identité, la structuration binaire ou tripartite de la vie politique française. La seule question, c’est celle de la France.

 

En avril 1948, le Général, toujours lui, avait tenu à organiser le premier congrès de son parti, le RPF, ici à Marseille. Malraux était avec lui. Et il avait prononcé un discours qui dit au fond tout ce que nous ressentons confusément aujourd’hui, tout ce pour quoi nous nous battons. Malraux, avec son timbre de voix inimitable, invitait tous ceux qui l’écoutaient à devenir une nouvelle chevalerie :

 

« On nous a parlé souvent de quelque chose qui sappelait la chevalerie ; ce ne sont pas des casques, ce ne sont pas des cuirasses ; cest lensemble des hommes qui savent ce quils veulent et qui sacrifient leur vie à leur volonté. »

 

Et il ajoutait : « Un immense honneur vous est fait : ce grand corps de la France qui tâtonne dans l’ombre et que regarde tâtonner le monde si souvent fasciné par lui, il vous est donné de le relever de vos mains périssables. Et nous n’avons pas, en face de l’absurdité de tel combat, aujourd’hui ou demain, à nous décourager ni à nous plaindre. Nous avons à dire : si une génération parmi d’autres, si une génération de volontaires a reçu l’honneur de reprendre entre ses mains la France, qu’elle ne dise pas : hélas ! Qu’elle dise : merci. »

 

A nous, mes amis, de faire ce qu’il faut pour qu’un jour nous puissions dire : merci !

 

Et je dis à travers vous, si nombreux aujourd’hui, à tous ceux qui ne sont pas là et que vous irez voir sur les marchés, dans vos villes, dans vos villages, au cours de la campagne qui s’ouvrira bientôt : « Rejoignez-nous et reprenons la France entre nos mains ! »

 

Je compte sur vous. Et vous pouvez compter sur moi !

Vive Marseille !

Vive la République, et vive la France !

Agenda

27
06
2025

Café-débat sur le thème de la sécurité des élus à Bondy !

L'équipe Horizons de Seine-Saint-Denis a le plaisir de vous convier à un café-débat sur le thème de la sécurité des élus !
12
06
2025

Conférence-débat sur le thème de la justice en Ille-et-Vilaine !

Jean-Pierre Savignac et toute l'équipe Horizons d'Ille-et-Vilaine a le plaisir de vous convier à une conférence-débat sur le thème de la justice le jeudi 12 juin !
10
06
2025

Conférence-débat avec Julien Michel sur le thème des transports "Comment concilier mobilités et écologie responsable ?"?"

L'équipe Horizons du Rhône a le plaisir de vous convier à une conférence-débat sur le thème des transports le mardi 10 juin à 19h00 !
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