Réaction d’Édouard PHILIPPE à la décision de reconnaissance de l’État de Palestine
25 juillet 2025
Il y a deux fondements à la position traditionnelle de la France sur le conflit israélo-palestinien : Israël a droit à la sécurité et les Palestiniens ont droit à un Etat.
Ces deux principes ne sont pas négociables.
Malheureusement, le Hamas n’a cessé de nier le droit à l’existence d’Israël, jusqu’à commettre le pogrom du 7 octobre. J’avais alors dénoncé un véritable acte de guerre.
Et malheureusement, aujourd’hui, Benyamin Netanyahu poursuit une campagne militaire meurtrière qui éloigne toujours plus la solution à deux États. La situation des Palestiniens de Gaza est atroce. Rien ne justifie la poursuite de la guerre.
C’est le moment qu’a choisi le Président de la République pour annoncer qu’il reconnaîtrait en septembre l’État de Palestine. Il faudra reconnaître un État de Palestine et il ne faudra pas attendre qu’il n’y ait plus qu’un cimetière à reconnaître.
Mais est-ce le bon moment ? C’est pour le moins incertain. Les otages ne sont pas libérés, il n’y a pas de cessez-le-feu, et le Hamas bien qu’affaibli, sévit encore.
Espérer qu’un acte de reconnaissance fasse évoluer les protagonistes du conflit vers plus de raison et les pays de la région vers une participation plus active aux efforts de paix relève du pari.
Ce pari peut être gagnant à deux conditions :
- – que la France entraîne effectivement derrière elle d’autres grands pays qui n’ont pas reconnu l’État palestinien;
- – ET que ce mouvement de reconnaissance de l’État palestinien s’accompagne d’un mouvement parallèle de reconnaissance d’Israël par les pays de la région qui ne l’ont pas encore fait.
Je crois d’ailleurs que l’objectif initial était bien celui-là. Si c’est le cas, la cause de la paix progressera. Si ce n’est pas le cas, la France aura utilisé une carte politique importante sans autre effet que celui d’un symbole. Et un symbole qui ne rapprochera pas de la paix.