Les Notes d'HORIZONS - N°01

5 3 – Que faire pour lutter contre les problèmes d’accès aux soins ? Il n’existe pas de solution miracle, et la longue liste de rapports et commissions est là pour en témoigner (voir la section « Pour aller plus loin »). On peut distinguer quatre grandes familles de mesures prises afin de lutter contre la désertification médicale jusqu’à maintenant : 3.1 Augmenter le nombre de professionnels de santé. - Fin du numerus clausus (loi Santé, 2019) : depuis quelques années, les universités peuvent augmenter le nombre de places à disposition des étudiants dans les filièresmédicales. Cependant, c’est une réforme qui portera ses fruits à long terme compte tenu du temps de formation des médecins. Se pose aussi le problème de la formation de ces soignants dans une situation où les structures hospitalières, en crise de personnel, ont de plus en plus de mal à l’assurer. - Augmentation des effectifs dans les formations paramédicales : hausse progressive des places en institut de formation en soins infirmiers et dans les parcours de formation des aides-soignants. 3.2 Rétablir l’attractivité des métiers de la santé. - Revalorisation salariale globale à hauteur de 8,2 milliards d’euros (Ségur, 2020) comprenant notamment une revalorisation à hauteur de 180 euros nets mensuels pour tous les personnels hospitaliers non-médecins des secteurs public et privé. - Investissement dans les outils et infrastructures de santé à hauteur de 19 milliards d’euros, notamment dans les outils numériques (Ségur, 2020). Toutefois, les personnes les plus isolées géographiquement sont souvent les plus âgées et les moins àmême d’avoir accès aux innovations technologiques supposées favoriser leur accès à l’offre de soins. - Mise en place de mesures incitatives à destination des professionnels de santé par les collectivités locales : prêt de logement, prime d’installation, participation aux frais de déplacement… Des mesures diverses et coûteuses dont l’efficacité est très variable. - Au-delà des considérations financières, une attention toute particulière a été portée à l’ évolution des missions et des statuts de certaines professions pour les revaloriser . La pratique avancée pour les infirmiers, mentionnée comme un levier pour gagner du temps médical, est également un facteur d’attractivité pour le métier d’infirmier diplômé d’Etat, en ouvrant des opportunités d’évolutions de carrière. On peut également mentionner l’ajout de nouveaux soins au référentiel du métier d’aide-soignant et la revalorisation de son statut (passage de la catégorie C à B dans la fonction publique). L’évolution des missions des professionnels de santé pour rendre plus attractifs les métiers de la santé est un puissant levier que nous devons continuer à actionner. 3.3 Libérer du temps médical. - Transfert de compétences vers un plus grand nombre de professionnels de santé afin de dégager du temps médical : possibilité pour les pharmaciens de vacciner (loi Santé, 2019) et pour les infirmiers de procéder à des interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses (2016) et développement des infirmiers en pratique avancée (IPA). - Mise en place d’assistants médicaux en vue de libérer du temps de travail pour les médecins. 3.4 Faciliter l’accès à l’offre de santé et la décloisonner. - Mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) (loi Santé, 2019) qui regroupent plusieurs hôpitaux d’un même département qui partageront entre autres leurs ressources en praticiens. LES notes D’HORIZONS

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